vendredi 16 juin 2023

Des travailleurs de l'ombre derrière l'IA de Google licenciés pour avoir critiqué leurs conditions de travail - korii.

Tous les géants de la tech se sont lancés dans la course à l'intelligence artificielle (IA) depuis le succès de ChatGPT. Google ne fait pas exception à la règle et a lancé son agent conversationnel Bard (qui n'est pas encore disponible en Europe). Ce qui est moins connu des coulisses de ce robot, c'est qu'il existe des travailleurs contractuels employés par une entreprise américaine sous-traitante, Appen, chargés d'évaluer et de vérifier le fonctionnement du chatbot.

Leurs conditions de travail laissent toutefois à désirer, notamment à cause d'un salaire trop bas et d'une surcharge de tâches. Pour avoir critiqué cette situation, un groupe de travailleurs d'Appen a été licencié, rapporte le Washington Post.

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À ceux qui viennent de perdre leur poste, l'entreprise évoque des «conditions commerciales». Mais six employés ont porté plainte mercredi 14 juin auprès du National Labor Relations Board (sorte de gendarme indépendant du monde du travail aux États-Unis) et estiment avoir été renvoyés illégalement pour s'être syndiqués. Cela fait déjà un an que les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire.

Des employés «exploités»

Deux semaines avant le licenciement, un des leaders du mouvement syndical, Ed Stackhouse, a envoyé une lettre au Congrès américain, en alertant sur le fait que leur situation pourrait pousser le chatbot de Google à se comporter dangereusement. Les robots conversationnels ont en effet tendance à dérouler des fausses informations, mais aussi à présenter des biais sexistes et racistes.

Le travail des employés d'Appen consiste, entre autres, à empêcher cela. Mais ceux-ci n'ont «pas assez de temps pour examiner les réponses plus longues» de Bard, assure Ed Stackhouse dans sa lettre au Congrès. «Le fait que les évaluateurs soient exploités peut conduire à un produit plus défaillant et plus dangereux», écrit-il.

Michelle Curtis, employée contractuelle d'Appen, raconte au Washington Post comment, par exemple, un évaluateur doit juger une réponse détaillée de Bard sur la guerre de Sécession en seulement cinq minutes. «Il n'y a aucun moyen humain de le faire», déplore-t-elle.

En 2019, Google a déclaré que tous ses sous-traitants devront payer leurs employés au minimum 15 dollars (environ 13,70 euros) par heure. Selon Ed Stackhouse et Michelle Curtis, cela n'a jamais eu lieu chez Appen. L'entreprise n'a accepté d'augmenter le salaire horaire qu'à 14,50 dollars (13,25 euros), et a refusé d'accorder assez d'heures à ses employés pour qu'ils puissent bénéficier d'avantages sociaux.

De son côté, Google évite le sujet. «Appen est responsable des conditions de travail de ses employés, répond au Washington Post Courtenay Mencini, porte-parole du géant de la tech. Nous respectons bien sûr le droit de ces travailleurs de se syndiquer, mais il s'agit d'une affaire entre [eux] et leur employeur.» La firme devrait peut-être se préoccuper un tout petit peu plus des contestations en cours, car, comme le résume Ed Stackhouse, «sans les personnes qui font notre travail, il n'y aurait pas d'IA.»

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