Le Japon s'est posé sur la Lune avec succès mais la tête en bas : que s'est-il passé ? - Futura

Et un posé de plus ! Après le succès de l’Inde avec Chandrayaan-3 en septembre dernier, c’est au tour du Japon de se poser sur la Lune pour la première fois avec la sonde robotique Slim. Le posé a eu lieu ce vendredi 19 janvier à 16 h 20, heure de Paris mais la suite s’est pas passée comme prévu. On fait le point.

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Le Japon rejoint le club très fermé des puissances spatiales qui ont réussi à se poser sur la Lune avec les États-Unis, la Russie, la Chine, et dernièrement l’Inde avec Chandrayaan-3. Le posé de Slim est un succès d'après l'Agence spatiale japonaise, la Jaxa, mais la sonde n'arrive pas à utiliser ses panneaux solaires.

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Ce posé fait suite au rendez-vous raté de la sonde américaine privée Peregrine avec des instruments de la Nasa à bord, ainsi qu’à l’échec de la première tentative japonaise de posé lunaire avec la sonde privée Hakuto-R d’ispace en décembre 2022.

Une descente parfaitement sous contrôle

Après s’être mise en orbite lunaire le 25 décembre, Slim s’est peu à peu rapprochée de la surface en réduisant son périlune jusqu’à 15 kilomètres au-dessus du sol sélène. La descente finale a débuté 20 minutes avant le posé au cours de laquelle les moteurs auxiliaires maintiennent la sonde sur sa trajectoire. S’en suivit une courte phase balistique avant de commencer une descente verticale à 7 kilomètres d’altitude.

Slim se stabilise une première fois au-dessus du sol pour corriger sa trajectoire et se positionner au-dessus du point visé. Grâce à sa technique de navigation très précise, l'engin doit pouvoir atteindre sa cible avec moins de 100 mètres d’erreur. Cette précision devient cruciale à l’avenir pour les missions lunaires habitées qui ne devront pas rater leur cible à proximité de bases lunaires !

Revivez en Live le posé de Slim! © Jaxa

La descente finale débute, à l’aide d’un freinage avec le moteur principal. Puis la sonde se stabilise une seconde fois au-dessus du sol pour visualiser d’éventuels obstacles à éviter. Enfin, la fin de la descente est amorcée et Slim coupe ses moteurs pour finir les trois derniers mètres en chute libre, qui doit être amortie par les pieds de la sonde. À 16 h 20, heure de Paris, Slim est posé sur la Lune. Mais son état inquiète…

Des tonneaux sur la Lune ?

Que s’est-il passé au moment précis du posé ? Alors que la télémétrie indique que Slim s’est bien posé sur la Lune, les équipes ne crient pas victoire tout de suite. Plusieurs stations sur Terre parviennent à capter des communications de la sonde, dont le Deep Space Network (DSN) de la Nasa, mais aussi des amateurs. Lors du Live sur YouTube, la télémétrie montre que la sonde a la tête en bas ! Comment serait-ce possible ? Plusieurs hypothèses : vitesse trop élevée, extinction trop tardive des moteurs, vitesse latérale non nulle, etc.

Lors de la conférence de presse suivant le posé, la Jaxa a annoncé que le posé s'est déroulé en douceur comme prévu, et avec une précision de moins de 100 mètres de distance à la cible. La mission première de Slim, faisant office de démonstrateur de cette nouvelle méthode d'alunissage, est considérée comme un succès. Toutefois, la suite des opérations est compromise, car la sonde ne parvient pas à utiliser ses panneaux solaires, indispensables pour lui fournir de l'électricité.

Slim fonctionne donc avec sa batterie. Pour gagner du temps, le chauffage de la sonde a été interrompu. La Jaxa continue d'acquérir des données qui semblent indiquer que de nombreux sous-systèmes semblent fonctionner normalement. Mais la batterie finira par se vider. Et la durée initiale de la mission (13 jours) risque d'être fortement réduite.

Terme d’un très long voyage

Alors qu’il faut généralement trois à quatre jours pour atteindre la Lune depuis la Terre, on peut dire que Slim décroche haut la main la palme du voyage le plus long. En effet, celui-ci a duré plus de quatre mois ! La sonde avait décollé le 6 septembre 2023.

La sonde compte à son bord trois instruments scientifiques ainsi que deux petits rovers qui devaient se séparer du lanceur juste avant le posé. La télémétrie affirme que les deux rovers LEV-1 et LEV-2 ont bien été éjectés comme prévu et plusieurs stations terrestres (le DSN et des radioamateurs) parviennent à recevoir des communications du LEV-1.

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