Présentation
De son nom officieux HT-A9000, la Bravia Theatre Bar 9 est une barre de son de grande taille qui se destine logiquement aux écrans imposants (65 pouces et plus). Son orientation haut de gamme s'exprime dans une architecture acoustique poussée, composée de haut-parleurs à projection verticale (dimensions Atmos/DTS:X), mais aussi dans les très nombreux formats décodés.
Sony suit une modernisation de son écosystème qui a été ouverte par les modèles HT-AX7, HT-S2000 et le récent système Bravia Theatre Quad. La marque déporte ainsi l'interface de contrôle du produit de la TV (via eARC) vers le smartphone via l'app Bravia Connect. D'une certaine manière, Sony simplifie sa vision de la barre de son en épurant le design et en allégeant au maximum l'ergonomie.
Prix et disponibilité
La Sony Bravia Theatre Bar 9, ou HT-A9000, est disponible depuis mai 2024 au prix officiel de 1390 €. Plusieurs modules sans-fil optionnels sont compatibles : les caissons de basses SA-SW3 et SA-SW5, ainsi que les enceintes arrière SA-RS3S et SA-RS5.
Conditions de test
Nous avons testé la Bravia Theatre Bar 9 sous la version 3.0.0 de l'app Bravia Connect.
Construction
Largement modernisé par rapport à celui de la HT-A7000, en tout cas bien plus sobre et élégant, le design de la Bravia Theatre Bar 9 est franchement réussi puisqu'il parvient presque à faire oublier les 130 cm de long du produit. Outre une façade arrondie aux extrémités, cette barre est recouverte dans sa quasi-intégralité par un tissu noir qui accentue sa discrétion. Difficile de ne pas se souvenir des surfaces rutilantes du précédent modèle, et ainsi constater un réel progrès.
Surtout, la faible épaisseur (64 mm) et la profondeur très contenue (113 mm) permettent à cette barre Sony d'être plus simple à positionner. Elle parvient à être sensiblement plus compacte que sa devancière (80 mm d'épaisseur et 142 mm de profondeur), tout en étant au moins aussi sérieuse sur la qualité de fabrication.
La petite touche Sony 2024 passe par l'utilisation de plastique recyclé pour le châssis, ainsi que du tissu conçu à partir de bouteilles recyclées. Cette approche plus vertueuse concerne également l'emballage, presque exclusivement exempt de plastique.
En bref, la Bravia Theatre Bar 9 est un produit design, sérieusement conçu, qui transpire la qualité. Les quelques errements de la version précédente sont largement gommés.
Accessoires
La Bravia Theatre Bar 9 est livrée avec une télécommande (piles fournies), un câble HDMI, un câble jack 3,5 mm vers jack 3,5 mm pour la fonction S-Center, un cordon d'alimentation coudée et deux supports pour la fixation murale. La barre de son est donc clés en main, aucun accessoire majeur ne manque à l'appel.
Connectique & Diffusion sans-fil
Quelle mouche a piqué Sony sur la connectique ? Le constructeur étend son idée de minimalisme, certes rafraîchissante sur la forme, mais jusqu'aux ports, ce qui est plus problématique. En résulte ce que nous pouvons tout simplement qualifier de régression, car la quasi-intégralité des prises présentes sur la HT-A7000 disparaissent, la Bar 9 étant alors à peine au niveau d'un produit de milieu de gamme.
Le tour du propriétaire est assez simple… Nous n'avons droit ici qu'à une entrée HDMI 2.1 (4K/120 Hz et VRR), une prise HDMI eARC, et une sortie S-Center destinée aux TV Bravia compatibles. Plus de seconde entrée HDMI, de port optique, d'entrée ligne en jack 3,5 mm, ni même de port USB-A pour la lecture de fichiers (musicaux) via une clé USB. On demande logiquement à un produit aussi ambitieux d'être une sorte de hub, capable de prendre simultanément en charge une console, un lecteur Blu-Ray, etc. Or ce modèle en est incapable.
Sans surprise, Sony n'intègre toujours pas de sortie RCA pour caisson de basses externe, seuls les deux modèles sans-fil SA-SW3 et SA-SW5 sont compatibles avec la Theatre Bar 9.
À côté de ce dépouillement filaire, Sony laisse la place à une puce Bluetooth plutôt ambitieuse, car compatible avec le codec LDAC. Surtout, une dimension connectée demeure, dimension qui s'arrête toutefois à la prise en charge des protocoles AirPlay 2 et Spotify Connect. Nous avons ainsi pu constater que, du moins pour le moment, la Bar 9 faisait l'impasse sur la compatibilité Chromecast et Alexa Cast. Toute comme la précédente gamme, les nouvelles Bravia Theatre Bar s'affranchissent des microphones, par conséquent de l'accès aux assistants vocaux.
Expérience utilisateur
Changement total de paradigme pour Sony par rapport à la génération précédente. À l'image du système Theatre Quad, la Bravia Theatre Bar 9 abandonne l'interface de contrôle sur le TV pour se reposer sur l'app smartphone Bravia Connect. Cette idée a des bons et mauvais côtés.
Première constatation, l'expérience est nettement simplifiée, ce qui est bénéfique pour les utilisateurs novices. Nous disons adieu aux arborescences un peu complexes des précédents modèles pour une interface plus accueillante, mais avant tout totalement unifiée avec les autres produits récents. Entendez par-là que l'appairage/configuration du produit et les fonctions associées à l'application sont absolument les mêmes qu'avec l'ensemble Theatre Quad, ce qui inclut aussi les mauvais points (obligation de posséder un compte Sony et quelques bogues d'appairage). Les petits écarts constatés concernent avant tout les possibilités d'appairage de la barre de son avec les modules surround SA-RS3S et modules Surround/Atmos SA-RS5.
Tout irait presque pour le mieux dans le meilleur des mondes si Sony n'avait pas, là encore, opté pour une cure d'austérité.
La télécommande est ainsi la même que sur la HT-S2000 et le Theatre Quad. Certes intuitive, bien moins complexe que celle de la HT-A7000 et ses 37 boutons, elle n'est justement pas assez riche en réglages. Impossible, par exemple, de régler les canaux arrière si des modules surround sont connectés. Impossible également de naviguer dans une playlist en l'absence de boutons lecture/pause/passage de piste.
Plus dérangeant encore, l'afficheur alphanumérique de la barre de son disparaît au profit d'un duo de leds digne d'un produit d'entrée de gamme. La led de droite indique le type d'entrée via un code couleur, ce qui est simple mais efficace, la led de gauche n'est là que pour valider une action (clignotement) sans réellement donner d'indication. Impossible de vérifier des choses aussi basiques que le volume sonore ou le niveau de basses. Caillou supplémentaire dans la chaussure, aucune commande autre que l'allumage/extinction n'est intégrée sur la barre. En résumé, Sony force absolument l'utilisation de son app.
Audio
En légère évolution par rapport à la précédente HT-A7000, la Sony Bravia Theatre Bar 9 s'organise autour de 13 haut-parleurs (dont deux verticaux) et quatre radiateurs passifs. Les changements les plus marquants sont les suivants : passage pour les haut-parleurs surround (sur les côtés) de tweeters à faisceau à un ensemble woofer + tweeter ; montage deux voies (woofer + tweeter) pour les haut-parleurs en façade, contre des haut-parleurs large bande auparavant.
Dans la lignée de son aînée, cette nouveauté parvient à un résultat sonore au moins équivalent, malgré son volume sensiblement réduit. La Bar 9 est ainsi l'une des rares barres de son du marché à l'aise à la fois en musique et dans un usage cinématographique.
Dans son réglage sonore standard, sans l'optimisation Champ Sonore (SoundField), le modèle fait preuve d'un bel équilibre et d'un bon niveau technique, qui lui permet d'être à l'aise à peu près sur tous les usages. Les basses, certes plus limitées qu'avec un caisson dédié, n'en sont pas moins assez profondes, mais surtout réactives et plutôt précises. Un peu plus d'explosivité n'aurait pas été du luxe, mais on voit mal Sony faire beaucoup mieux au vu du format.
Les médiums et les aigus font quant à eux preuve d'une belle richesse. Les nombreux détails sont très bien organisés et les timbres respectés. Tout n'est pourtant pas parfait puisque quelques distorsions apparaissent dans ce registre. Si ce phénomène n'est pas nécessairement audible, du moins pas ressenti comme des imprécisions à l'écoute, on retrouve quelques duretés à l'oreille dans les aigus, d'autant plus en poussant le volume. La Sony reste une barre réussie, mais derrière la Sennheiser Ambeo SoundBar Plus.
Autre signe de la bonne base technique du produit, la dynamique est excellente pour une simple barre de son. Les petites nuances sont bien là, même à volume modéré. Côté puissance, la Theatre Bar 9 n'atteint clairement pas le niveau sonore presque excessif d'une Samsung HW-Q995D, mais elle reste bien suffisante pour un salon classique.
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Si le rendu stéréo est très bon, cela ne se fait pas au détriment des dialogues, parfaitement projetés et très naturels. En activant le Champ Sonore (qui pousse largement le niveau sonore), la barre perd un peu en musicalité du fait d'une accentuation appliquée aux basses et d'une séparation des instruments un peu plus floue, mais ce mode conserve une grande cohérence.
Contrairement à la HT-A7000, les modes sonores se limitent à des fonctions précises. Le mode Nuit compresse la dynamique et réduit le niveau de basses, tandis que le mode Voice met l'emphase sur la reproduction des dialogues.
Spatialisation sonore
Pas aussi impressionnante que celle de son cousin éloigné Theatre Quad, la spatialisation sonore de la Bravia Theatre Bar 9 se classe dans le haut du panier. À l'instar de la HT-A7000, qu'elle semble même dépasser sur de petits détails, elle est l'une des rares barres de son du marché à reproduire avec un grand réalisme les effets Surround et Atmos.
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En activant la fonction Champ Sonore, l'ampleur de la reproduction est excellente avec une sensation de largeur et hauteur idéale. Les objets sonores sont faciles à localiser et les sons d'ambiances très immersifs. Assez logiquement, il ne manque que des effets arrière vraiment réussis, chose qui passera fatalement par des satellites dédiés. Un flux entrant Atmos ou DTS:X est clairement à privilégier, mais le concept d'upscaling du Champ Sonore, capable de simuler un environnement sonore à partir d'une source multicanal, est très efficace.
En l'état, la Bar 9 ne peut pas se battre sur le terrain du Theatre Quad, qui nous enveloppe dans une bulle encore plus homogène. Toutefois, elle se rattrape en étant bien plus permissive concernant le placement. La position d'écoute idéale est suffisamment large pour profiter d'un bon spectacle à plusieurs.
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