Présentation
© Pierre Fontaine / Les Numériques
C'est le début d’une ère. Le duopole Intel/AMD, qui règne sur le marché des PC Windows depuis des décennies, vient de subir une petite révolution avec l’arrivée en force de processeurs ARM. Ce n’est certes pas la première tentative d’animer le système d’exploitation de Microsoft avec ce type de puces, mais depuis les premières tentatives ratées, bien des choses ont changé. Qualcomm a fait mûrir la technologie pour offrir la puissance nécessaire et Apple a démontré avec ses SoC Silicon pour Mac que les puces ARM ont toute leur place dans nos portables et machines de bureau.
Le Lenovo Yoga Slim 7x marche dans les pas de ses aînés pour le design ; il n’embarque donc pas un processeur AMD Ryzen ou Intel Core, mais un Snapdragon X Elite (X1E-78-100). Plus performant que le Snapdragon X Plus, c’est néanmoins le SoC le moins puissant de la gamme X Elite. S’il héberge 12 cœurs CPU Oryon, ceux-ci ne sont cadencés qu’à 3,4 GHz, sans boost en fréquence comme en bénéficient tous les autres X Elite. Néanmoins, notre SoC peut compter sur 32 Go de mémoire vive, tandis que la partie graphique est assurée par un GPU Adreno intégré. Le stockage est honnête à 512 Go de SSD.
De quoi assurer a priori tous les usages du quotidien sur un ultraportable, à condition évidemment que le logiciel suive. Mais la promesse est aussi du côté de l’IA et de l’autonomie… Estampillée Copilot + PC, la machine promet une révolution, ce qui explique sans doute son prix haut de gamme.
Construction
Le Slim 7x crie haut et fort qu’il est un ultraportable. La finesse de son boîtier en aluminium laisse peu de doute, même s’il est robuste, et ses dimensions en font un ultraportable compact et agréable à utiliser. Le design en goutte d’eau est classique et la petite excroissance au sommet de l’écran sert aussi bien à l’esthétique qu’à une ouverture aisée.
Au niveau de la connectique sans-fil, les nouvelles sont bonnes puisqu’on trouve le support du Bluetooth 5.3 et du wifi 7 ! Le tout est évidemment accompagné du SoC de Qualcomm. Sur les côtés, on identifie deux ports USB-C à gauche et un à droite. C’est aussi là qu’on trouve le bouton Marche/Arrêt et sa petite diode d’état. Lenovo a également intégré un interrupteur pour désactiver la webcam.
© Pierre Fontaine / Les Numériques
Webcam, sécurité et vie privée
Voilà une bonne chose pour la vie privée, moins pour la sécurité. Si vous êtes un adepte de Windows Hello, il vous faudra effectivement faire appel à la webcam embarquée, qui ne pourra pas déverrouiller Windows 11 si elle est coupée, évidemment. Active, elle joue parfaitement son rôle de gardien aux aguets.
Pour vous filmer, la webcam Full HD souffre du bruit numérique et manque clairement de piqué, même en pleine lumière. Néanmoins, on vous reconnaîtra et c’est bien là l’essentiel.
© Les Numériques
Clavier et pavé tactile, tout est là
Bien rétroéclairé afin d'être toujours lisible, le clavier propose des touches confortables et assez larges avec une course un peu plus longue que celle des claviers auxquels nous sommes habitués — elle est donnée pour 1,5 mm. C’est avant tout sa mollesse plus que sa souplesse que nous retenons et regrettons un peu. Néanmoins, la frappe est agréable, les touches sont bien disposées, y compris les fléchées.
Le pavé tactile est par ailleurs de bonne taille, largement assez pour octroyer toute la place nécessaire à la gestion de l’interface par des mouvements tactiles.
© Pierre Fontaine / Les Numériques
Bruit et chauffe : pas le mutisme d’un Mac…
Depuis novembre 2020, la présence d’une puce ARM dans les ultraportables, ceux d’Apple en tout cas, est généralement synonyme de grand silence, donc de confort d’utilisation. Nous avons dès lors été surpris d’entendre le Yoga Slim 7x ventiler de loin en loin. Bien entendu, il agit moins qu’un ultraportable sous processeur Intel ou AMD, malgré tout cette ventilation, qui produit 38,3 dB à son plus haut, nous a pris au dépourvu… et un peu déçu.
Avec notre caméra thermique, nous avons relevé près de 45 °C sur la partie supérieure près de la charnière, où sort l’air chaud. Ce n’est jamais gênant à l’usage, mais la machine a bien tendance à chauffer.
© Les Numériques
Performances
De par sa nouveauté, la présence d’un Snapdragon X Elite pose évidemment la question des performances. Qualcomm promet de ne rien envier aux puces équivalentes du marché, que ce soit celles d’Apple ou d’Intel et AMD. Dans les faits, on constate qu’on y est.
Nos tests lui accordent un indice CPU de 131, proche du Core Ultra 7 155H dans le Swift Go 14 Oled d’Acer et du Silicon M3 dans le MacBook Air 15 pouces en début d’année 2024.
© Les Numériques
Prêt, en cours, à venir
Derrière ces performances se cachent toutefois encore quelques ajustements. Si notre sélection d’outils de test et du quotidien est représentative de l’état de l’art, il est clair que l’arrivée des Snapdragon n’est pas encore totalement suivie d’un point de vue logiciel. Ainsi, Premiere a refusé de s’exécuter, Blender et HandBrake ne tournant que dans des versions bêta ou alpha. On y est presque… mais pas encore tout à fait.
Toutefois, on est loin des grands ratés antérieurs de Windows sur ARM. Ici, bon nombre de logiciels incontournables sur Windows sont compatibles ARM (Chrome, suite Office de Microsoft, VLC, etc.). Dans les grandes lignes, toutes les applications x86 tournent généralement sans encombre. C’est le cas de certaines de nos apps de bench comme CineBench 23, qui fonctionnent sans être optimisées grâce à l’émulation intégrée à Windows 11. Cela démontre que même si tous les logiciels ne sont pas portés encore sur ARM, il est possible de faire tourner les versions x86. Mieux encore, cela peut laisser espérer une montée en puissance de la puce quand les logiciels auront fini leur bascule. Toutefois, comme lors de chaque transhumance de ce genre, il faudra vous assurer que vos éventuelles applications professionnelles tourneront sur une puce Qualcomm avant de franchir le pont.
© Pierre Fontaine / Les Numériques
Copilot, vraiment ?
Glissons aussi un mot sur Copilot et les promesses de l’IA, que Microsoft cherche beaucoup mettre en avant. À proprement parler, pour l’instant, cela ressemble à un de ses ratés dont le géant de Redmond a le secret. On gagne un peu de temps dans la rédaction de document et quelques effets audio et vidéo avec la webcam. On produit quelques images réussies grâce à DALL-E, mais on rit franchement devant la nullité des propositions de Cocreator dans Paint. On oublie aussi volontairement qu’on nous avait promis qu’il fonctionnerait hors ligne et qu’il faut absolument être connecté à Internet pour que la magie tente d’opérer. Bref, la touche Copilot a autant d’intérêt qu’un toit ouvrant sur un sous-marin et on espère sincèrement que Recall tiendra ses promesses. Car pour l’instant, la révolution de l’IA est plus un gimmick qu’une refondation de notre quotidien numérique.
Et pour le jeu ?
Depuis quelques générations, il est possible de faire tourner quelques titres pas trop exigeants sur les puces embarquées dans les ultraportables. Évidemment, il faut réduire la voilure pour atteindre un nombre d’images par seconde (i/s) suffisant, mais nos PC légers peuvent dépanner.
Armé de son Adreno, qu’arrive à faire le Yoga Slim 7x ? Nous avons fait tourner Shadow of the Tomb Raider en Full HD avec le préréglage Très haut activé. Nous avons alors relevé 20 i/s, pas de quoi jouer donc. En optant pour Très bas, on atteint 34 i/s, ce qui est presque acceptable, mais pas suffisant.
© Les Numériques
Un titre bien plus gourmand comme Cyberpunk 2077 ne tournera pas de manière suffisamment fluide, même en rognant sur tout ce qu’il est possible de désactiver. On atteint alors les 21 i/s au maximum, un peu moins que ce qu’offre le Core Ultra 7 155H quand on lui lâche la bride sur le cou. En revanche, des titres comme Hades ou Dead Cells tourneront sans broncher. Bref, ce Snapdragon X Elite n’est pas très à l’aise avec le jeu, mais il s'agit d'une première génération.
© Les Numériques
SSD : des débits pour tout faire
Un mot sur le stockage SSD. Lenovo a opté pour un module qui ne vous ralentira pas. Notre outil de test enregistre ainsi des vitesses en lecture et écriture de très bon niveau. Les 5 Go/s mesurés en lecture séquentielle et 4,6 Go/s en écriture séquentielle confirment nos observations. Ainsi, les transferts de gros fichiers ne devraient pas connaître de ralentissements.
Pour aller plus loin :
Le lecteur vidéo embarqué est actuellement désactivé car vous n'avez pas autorisé les finalités nécessaires à son bon fonctionnement.
Vous pouvez les activer via le paramétrage des cookies
Écran
Avec sa dalle Oled de 14,5 pouces tactile, Lenovo soigne vos yeux. L’écran rafraîchi à 90 Hz occupe d’ailleurs presque 88,6 % de la face avant, ce qui est une belle performance. Il affiche une définition un peu exotique de 2944 x 1840 pixels, que vous pourrez évidemment adapter dans les réglages de Windows afin de gagner en surface d’affichage ou en confort.
© Pierre Fontaine / Les Numériques
Le contraste réputé infini joue également dans cette impression agréable. Les noirs sont parfaits et les couleurs bien mises en valeur, même si le delta E n’est pas aussi bon qu’espéré à 4,5, soit bien au-dessus du seuil de 3 en dessous duquel l’œil humain ne fait pas la différence entre une couleur et la valeur affichée. Il reste néanmoins tout à fait correct, tandis que la température des couleurs est un peu trop poussée à 6619 K, là où la norme vidéo exige 6500 K.
Enfin, la luminosité de l’écran est plutôt bonne, sans être excellente. Nous l’avons mesurée à 492 cd/m², ce qui est tout à fait suffisant pour travailler en intérieur, mais peut-être un peu court pour vous accompagner à la terrasse d’un café. D’autant que la dalle souffre de reflets prompts à vous déranger ; ce n’est pas un miroir, mais pas loin.
Mobilité / Autonomie
Avec son poids plume de 1,266 kg, auquel s’ajoutent 310 g de chargeur et câble, le Yoga Slim 7x porte parfaitement son nom d’ultraportable. Il est confortable à porter en main et se fait oublier rapidement dans un sac.
© Pierre Fontaine / Les Numériques
Sa grande force est évidemment son autonomie, qui démontre une fois encore tout l’intérêt des puces ARM. Le SoC de Qualcomm lui permet de tenir une journée de travail sans problème, tant qu’on lui demande de jouer son rôle d’ultraportable (bureautique, lecture de vidéo et de musique, traitement léger d’image, etc.).
Notre test de lecture vidéo en continu sur Netflix avec l’écran réglé à 200 cd/m², le son fixé à 50 % et sortie casque prouve une autonomie de très haut vol. Il a effectivement tenu 17 h 17 min soit seulement 2 min de moins que le MacBook Air 15 pouces 2024. En l’espèce, les PC sous Windows font enfin jeu égal avec les portables d'Apple grâce aux puces Qualcomm. Ceci étant, certains PC portables particulièrement bien optimisés ont brillé récemment avec des puces Intel, notamment le Galaxy Book4 Pro, de Samsung.
© Les Numériques
Points forts
-
Design et finition impeccables.
-
Performances solides.
-
Autonomie excellente.
-
Dalle Oled.
-
Wifi 7.
Points faibles
-
Calibration pas au top.
-
Configuration peu évolutive.
-
Partie graphique limitée.
-
Ventilation toujours présente.
-
Pas de prise jack.
Conclusion
Comment fonctionne la notation ?
Le Lenovo Yoga Slim 7x est plus qu’un ultraportable supplémentaire avec une bonne dalle Oled (malgré les reflets) et un boîtier fin et bien fini. Il est aussi le porteur d’une nouvelle voie pour les PC sous Windows. Car derrière quelques petits ratés logiciels, l’expérience est plutôt réussie. Windows est réactif, la majeure partie des programmes sont également exécutés. Autrement dit, le Yoga Slim 7x ne manque pas de puissance et assure avant tout une autonomie extraordinaire, digne d’un Apple MacBook. L’avenir du PC est encore un peu cher, mais il existe.
from Sciences et technologies - Dernières infos - Google Actualités https://ift.tt/RodpFEG
via IFTTT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire