mercredi 19 octobre 2022

Nouveau retard pour Ariane 6, qui ne volera pas avant fin 2023 - Le Figaro

L'Agence spatiale européenne et Ariane Group, le constructeur de la fusée européenne, annoncent un nouveau décalage du calendrier. Un revers pour l'Europe.

La mauvaise nouvelle est tombée. À l'issue d'une réunion entre l'Agence spatiale européenne (Esa), le CNES, ArianeGroup et Arianespace, Josef Aschbacher, directeur général de l'Esa, a annoncé un nouveau décalage du calendrier de mise en service d'Ariane 6. Le premier vol du successeur de la fusée européenne Ariane 5, n'aura pas lieu avant le 4ème trimestre 2023. Ce qui porte à trois ans le retard accumulé par ce programme décidé en 2014 et lancé en 2016.

Les conséquences sont nombreuses. Il s'agit d'un revers pour l'Europe sur un marché spatial désormais largement dominé par SpaceX et sa fusée Falcon 9. L'Europe n'aura en effet plus de lanceur disponible, capable d'atteindre l'orbite géostationnaire (GEO, à 36.000 km de la Terre), de déployer des constellations et de placer en orbite basse de très lourdes charges - ce que saura faire Ariane 6 - dès avril 2023. Les trois dernières Ariane 5, dont le tout dernier exemplaire est en cours de finition dans l'usine d'Ariane Group aux Mureaux, doivent en effet être lancées entre mi-décembre 2022 et avril 2023.

Plus d'accès autonome à l'orbite haute

Vega C, qui a réussi son vol de qualification en juillet dernier, ne peut pas prendre le relais car le successeur de la petite fusée italienne Vega n'est pas adaptée aux missions GEO mais spécialisée dans les vols en orbite basse et les lancements par grappe de petits satellites. Sa capacité d'emport est en outre limitée à 2,3 tonnes.

Pendant cette période de six à neuf mois, les Européens seront contraints, s'ils ont besoin de lancer en orbite GEO, d'acheter des services de lancement à l'étranger : en clair à l'américain SpaceX ou à l'indien New Space India Ltd, la branche commerciale de l'Isro, l'agence spatiale indienne. Il n'est en effet pas possible de se tourner vers le russe Soyouz, depuis l'arrêt des coopérations spatiales entre L'Europe et la Russie, en mars dernier, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine. Ni, bien évidemment de travailler avec la Chine. L'Europe n'aura donc plus, pendant quelques mois, un accès autonome à l'orbite GEO.

Or, l'Europe comptait sur Ariane 6 en 2023 pour assurer trois missions, prévues en 2022 avec Soyouz : lancement du satellite Euclide (étude de la matière noire), d'Earthcare (surveillance de la terre) pour le compte de l'Esa et 2 satellites Galileo, le GPS européen. Arianespace travaille pour trouver une solution de lancement avec Ariane 6 mais pas avant 2024.

4 vols Ariane 6 prévus en 2024

Le retard d'Ariane 6 a en effet des conséquences sur l'activité d'Arianespace, filiale de services spatiaux d'Ariane Group, pour 2023. La société a signé 28 contrats pour Ariane 6, dont 18 avec Amazon pour déployer une partie de la constellation Kuiper de Jeff Bezos. Arianespace a d'ores et déjà engagé des discussions avec ses clients et, jusqu'ici, tous ont accepté le report de leur lancement de quelques mois. «Il n'y a pas de points de blocage majeurs. Aucun de nos clients n'est, à date, contraint de lancer en 2023. Aucun contrat signé pour Ariane 6 n'a été annulé», assure Arianespace.

Cette dernière prévoit de réaliser 4 tirs avec Ariane 6 en 2024 pour le compte de clients commerciaux et institutionnels. Cela, après le vol inaugural de la nouvelle fusée européenne dont le premier client est l'Esa, en tant qu'autorité de développement du lanceur et de sa qualification.

À VOIR AUSSI - La fusée Vega-C, petite sœur d'Ariane 6, décolle pour la première fois

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