Née de l’idée géniale d’une marque française, le Pi-Pop est un vélo électrique (VAE) remplaçant les batteries lithium-ion par des supercondensateurs se rechargeant tout seul en roulant.
Bien que récents dans l’histoire du vélo, les VAE (vélos à assistance électrique) semblent déjà un pilier à la technologie presque immuable. Car ces engins utilisent des batteries lithium-ion, une invention ayant à peine 30 ans, mais déjà partout. D’irréductibles résistants ont réfléchi à une autre solution : Pi-Pop.
Des supercondensateurs, c’est quoi ce truc ?
Ce vélo électrique provient d’Olivet, au sud de l’agglomération d’Orléans. Et oui, une invention bien française ! C’est l’initiative de l’ingénieur Adrien Lelièvre ayant créé l’U-feel, devenu ensuite Pi-Pop, aujourd’hui dans sa 3ème génération. Il enlève un frein – pas LES freins – étant la recharge longue de plusieurs heures. Pour cela, le Pi-Pop fait fi des batteries lithium-ion. À la place, il intègre des supercondensateurs, situés à l’arrière, au niveau du porte-bagages.
Ces deux blocs sont composés de carbone, aluminium, plastique type polymère et de cellulose. C’est tout, pas de lithium, nickel, manganèse ou cobalt, ces matières critiques composants nos batteries actuelles.
Fonctionnant un peu comme le lithium-ion, les piles du supercondensateurs sont des feuilles roulées en cylindre avec anode et cathode (+ et -), mais ayant l’avantage de stocker et redonner l’électricité beaucoup plus rapidement. La capacité de stockage est cependant beaucoup plus faible, si bien que l’on ne parle pas de Wh ou Ah sur ce vélo.
Ne plus recharger, vraiment ?
Car l’intérêt du vélo électrique à super-condensateurs est de ne pas avoir à s’arrêter pour recharger. Il n’y a même pas de prise. Cela se passe au guidon, le Pi-pop récupérant l’énergie en pédalant, en roue libre et même en freinant. La marque a optimisé le rendement et les poignées de freins, afin que le freinage se fasse au minimum via les disques afin de pouvoir restituer l’énergie dans les piles. On appelle cela le freinage régénératif.
Pour comprendre à quel point c’est efficace, Toyota l’a employé plusieurs années sur ses voitures aux 24 Heures du Mans, afin de puiser l’énorme énergie « perdue » au freinage et la réutiliser dès les mètres suivants en accélération. De même, Lamborghini a installé ce système sur sa première voiture de route hybride Sian en 2019.
Autre avantage selon Adrien Lelièvre, la durée de vie des supercondensateurs est de 10 à 15 ans, sans grosse perte de capacité de charge-décharge. Son recyclage est aussi aisé, car sans matériaux dangereux ni polluants.
On a roulé avec le Pi-pop, le vélo à supercondensateurs
Et pour comprendre, nous avons pris en mains ce vélo électrique Pi-Pop, lors du festival Vélo in Paris. Changement de paradigme, on n’a pas à se soucier du niveau de batterie au démarrage. 5 % ? Pas de problème, ça recharge en roulant. Sur nos quelques centaines de mètres, nous avons roulé tête dans l’écran central, qui indique les phases de recharge (rouge) et décharge (vert).
L’assistance électrique fonctionne comme un VAE classique, envoyant dans un moteur 45 Nm en corrélation au pédalage, via un dérailleur Shimano. Pas de mode ni niveaux d’assistance, elle se gère selon le dénivelé : faible sur plat, nulle en descente et forte en montée. Il faut cependant atteindre une certaine vitesse ou pédaler fort pour pouvoir recharger, en tous cas sur le plat.
Le Pi-Pop aime les descentes, là où il récupère le plus de watts. On a ainsi perdu un petit % sur notre trajet, malgré avoir cherché les limites de l’assistance. Et pas de frein moteur violent, on sent à peine la perte de vitesse en recharge, contrairement à un système de récupération d’énergie cinétique conventionnel.
Pour le reste, les sensations sont similaires à un vélo de ville électrique à position passive, guidon haut à cintre courbé, équipé de roues fines 28 pouces et freins Tektro. Même avec suspension avant, le tout affiche un poids raisonnable sous les 22 kg.
Quel prix pour le vélo électrique sans batterie Pi-Pop ?
Le Pip-pop n’est pas un concept, car produit depuis l’an dernier, sur place à Olivet (Loiret) et vendus en direct. Tout petit avec environ 150 unités au compteur, ce fabricant français vise quelques centaines d’unités par an, nous confie son directeur. Mais les supercondensateurs sont chers ? Non, car le vélo limite son prix à 2 450 euros. C’est plus qu’un Voltaire Legendre ou qu’un Vanmoof S4, mais plus de recharge à gérer et moins d’impact environnemental du système électrique
Pourquoi personne n’a repris ce concept ? On l’ignore, mais chez Frandroid, on espère rouler davantage avec ce curieux vélo – surtout avec différents dénivelés – pour comprendre les qualités et possibles limites de cette technologie.
La newsletter Watt Else est LE rendez-vous immanquable de Numerama dédié à la mobilité du futur. Inscrivez-vous par ici !
from Sciences et technologies - Dernières infos - Google Actualités https://ift.tt/MFHw8Av
via IFTTT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire