mercredi 15 novembre 2023

« Super Mario RPG », la légende de la Super Nintendo s'essaye enfin au français - Le Monde

Dans « Super Mario RPG », la bande du plombier part à la recherche des sept fragments d’étoile pour sauver le Royaume Champignon.

En 1994, l’éditeur japonais Square cherche la méthode qui lui permettra, une bonne fois pour toutes, de mettre un pied aux Etats-Unis. Square est célèbre pour ses jeux de rôle (à commencer par la série des Final Fantasy), mais si le genre est à l’origine américain, les développeurs du cru en ont tellement fait évoluer les codes que les productions maison s’exportent peu en dehors de l’Archipel. L’entreprise a un plan : mettre en scène un personnage internationalement connu, capable de séduire le public occidental. Square se tourne vers Nintendo pour lui proposer un « J-RPG » (« jeu de rôle japonais ») dont Super Mario serait le héros. Ça tombe bien : son créateur, Shigeru Miyamoto, réfléchit alors justement à diversifier les activités de sa mascotte.

Deux ans de développement plus tard, Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars arrive sur les étals et, comme prévu, rencontre son public aussi bien au Japon qu’en Amérique. L’Europe, elle, n’en voit pas la couleur avant… 2008, dans une version disponible uniquement en téléchargement et, surtout, en anglais.

La situation est regrettable tant Super Mario RPG fait à l’époque forte impression. Régulièrement cité parmi les meilleurs titres de la Super Nintendo, voire parmi les J-RPG les plus importants de l’histoire, il aura une telle influence qu’il enfantera deux séries cousines et populaires jusqu’en Europe, celles des Paper Mario (2000) et des Mario & Luigi (2003). Pour ces raisons, l’annonce cet été d’un remake de ce classique inaccessible a de quoi réjouir, en Europe plus qu’ailleurs. Il sortira finalement sur Switch vendredi 17 novembre.

L’Europe a attendu son « tour par tour »

Le méchant Bowser s’est fait voler la vedette. Et son château par-dessus le marché. Le responsable n’est autre que Forgeroi, le chef d’un gang d’armes blanches sur pattes et dotées de conscience, dont l’objectif est d’envahir le royaume champignon. Mario, Peach, Bowser, mais également deux nouvelles figures, Geno et Mallow, se lancent alors dans la quête de sept fragments d’étoile qui, réunis, exaucent les vœux.

Le joueur contrôle le sémillant plombier dans des niveaux isométriques (vue aérienne désaxée typique de certains jeux rétro), sur lesquels déambulent ennemis à combattre et personnages avec lesquels converser. Néanmoins, il ne suffit plus de bondir sur les tortues et autres opposants pour s’en débarrasser. Le moindre contact déclenche une séquence de combat au tour par tour dans laquelle Mario et ses amis doivent choisir entre attaques physiques, techniques magiques, utilisations d’objet, voire fuite. Le panel offensif des personnages reste cependant cohérent avec leur univers coloré : Mario saute sur la tête de ses adversaires, Bowser met de grands coups de griffes et la princesse, en plus de ses dispositifs de soin, fait un usage expert de son ombrelle.

En appuyant au bon moment sur le bouton, les attaques peuvent faire plus de dégâts, voire affecter tous les ennemis à la fois.

Super Mario RPG – c’est l’une de ses originalités – offre la possibilité d’appuyer sur un bouton au bon moment pour rendre un sort de foudre plus efficace, un coup de poing plus dévastateur ou, au contraire, amortir considérablement une frappe ennemie. Souvent très passif dans les J-RPG, le joueur doit ici faire appel à ses réflexes : des petites épreuves de rythme qui deviennent indispensables, surtout pour celui ou celle qui veut pousser l’aventure dans ses derniers retranchements, où la victoire contre un « boss » peut se jouer à quelques points de vie près. D’autant que chaque attaque parfaitement exécutée remplit une jauge, qui, une fois pleine, permet de lancer une technique surpuissante dont les effets dépendront des personnages engagés – une nouveauté de ce remake.

Quelques mots d’humour

En matière de contenu, cette refonte est pour le reste très proche de l’original. C’est évidemment sur le plan graphique que la différence est la plus notable : le remake troque un style vieillot, qui donnait aux décors et aux personnages un aspect de plastique caractéristique, pour une vraie 3D colorée qui parvient malgré tout à donner l’impression de mettre en scène des jouets qui auraient pris vie.

Quant aux musiques sautillantes de Yoko Shimomura, elles sont magnifiées par des orchestrations inédites qui leur redonnent un réel coup de jeune. Néanmoins, les nostalgiques peuvent toujours opter pour la bande-son originale, disponible dans les paramètres. La localisation, attendue au tournant, n’est pas en reste : le vocabulaire y est oral, contemporain et intègre d’exaltantes punchlines qui ponctuent parfaitement les saynètes parfois dignes d’un Chaplin ou d’un yonkoma, ces mangas comiques de quatre cases qui n’ont d’autre choix que d’aller à l’essentiel.

Certaines répliques de « Super Mario RPG » sont parfois délicieusement piquantes et se marient très bien au comique de situation de l’aventure.

ArtePiazza, le studio japonais responsable de ce remarquable ravalement de façade, a intégré une chose importante : Super Mario RPG n’avait pas besoin d’une révolution. Son humour burlesque, visuel et universel, fait toujours mouche en 2023. Son système de combat, en avance sur son temps, inspire encore aujourd’hui de nombreux titres. On aurait évidemment préféré se lancer plus tôt dans cette aventure de poche sucrée, mais en permettant une revisite si juste, on en viendrait presque à pardonner à Nintendo cette attente interminable.

On a aimé :

  • la première et impeccable localisation officielle en français d’une légende du J-RPG ;
  • l’humour, omniprésent et jamais lourd ;
  • la refonte graphique et sonore, fidèle et convaincante.

On a moins aimé :

  • les combats en enfilade en fin d’aventure ;
  • l’absence d’une option pour jouer avec les graphismes originaux.

C’est plutôt pour vous, si :

  • vous avez envie de voir un Bowser sympa, pour une fois.

Ce n’est plutôt pas pour vous, si :

  • vous pensez que les J-RPG à l’ancienne appartiennent au passé.

La note de Pixels :

16 bits sur 20

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