Ariane 6 a-t-elle encore des atouts face au Falcon 9 de SpaceX ? - Le HuffPost

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ESPACE - La route est droite, la pente est forte. Le 9 juillet 2024 marque le premier vol d’Ariane 6, dernier rejeton de la lignée des lanceurs européens. Depuis le lancement inaugural d’Ariane 5 il y a 28 ans, le marché spatial a radicalement évolué. L’arrivée de SpaceX et de son Falcon 9 réutilisable a bouleversé la concurrence traditionnelle, capturant une écrasante majorité du marché des satellites commerciaux. Face à cela, les atouts traditionnels ne suffiront pas, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête d’article.

En termes de capacité, Ariane 6 et Falcon 9 se tiennent dans un mouchoir de poche, capables d’envoyer des satellites de toutes tailles sur diverses orbites. Concernant les prix, la compétition est serrée : Ariane 6 a l’avantage sur les lancements lourds, tandis que SpaceX excelle sur les missions plus légères, avec des coûts comparables. Quant à la fiabilité, un domaine où Ariane 5 excellait, SpaceX a atteint des niveaux similaires grâce à son rythme industriel de lancements réussis, dépassant les 99 % depuis 2014. La question demeure donc : comment Ariane 6 peut-elle se démarquer ?

Selon Michel Bonnet, chef du vol inaugural d’Ariane 6 que Le HuffPost a rencontré à Kourou, les nouveaux critères incluent l’adaptabilité et l’impact environnemental et social. Ariane 6 se présente comme un lanceur sur-mesure, capable de viser des orbites extrêmement précises. En outre, le lanceur européen se veut dans l’air du temps dans des domaines ou la société d’Elon Musk est loin d’exceller. Contrairement à SpaceX, souvent critiqué pour ses essais ratés et son utilisation de kérosène polluant, Ariane 6 fonctionne à l’hydrogène et à l’oxygène liquide, beaucoup plus respectueux de l’environnement.

Des atouts qui intéresseront les clients ? La question ne se pose pas dans ces termes, alors que la demande de lancement excède pour l’instant largement l’offre. Dans un premier temps, l’enjeu est de démontrer son efficacité et ses valeurs sur la trentaine de lancements à venir déjà réservés à bord d’Ariane 6. Mais sur le temps long, ces avantages pourraient faire l’identité du nouveau lanceur européen.

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