lundi 15 août 2022

Climat : l'Arctique se réchaufferait quatre fois plus vite que le reste du globe - Les Échos

L'Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe. C'est la conclusion alarmante d' une étude parue le 11 août dans la revue scientifique « Nature ».

Les auteurs de l'article, basés en Norvège et en Finlande, ont analysé quatre séries de données de températures recueillies sur l'ensemble du cercle arctique par des satellites depuis 1979. Conclusion, selon eux : l'Arctique s'est réchauffé en moyenne de 0,75 °C par décennie, soit près de quatre fois plus vite que le reste de la planète.

« Amplification arctique »

Les scientifiques savaient déjà que l'Arctique connaissait un réchauffement plus important que le reste du globe. En 2019, le Giec avait estimé que l'Arctique se réchauffait « de plus du double de la moyenne mondiale », sous l'effet dit d'amplification arctique.

Ce phénomène est lié à l'albédo : toute surface absorbe une partie de l'énergie solaire qu'elle reçoit et réfléchit une autre partie de cette énergie dans l'espace. La glace et la neige sont les matières qui réfléchissent le plus l'énergie solaire. Cependant, lorsque la banquise et la neige arctiques fondent, cela oblige l'eau de mer environnante à absorber davantage de rayonnements solaires. Or, l'eau de mer a une capacité bien moindre à réfléchir les rayonnements : elle se réchauffe donc à vitesse grand V.

Repenser les modèles météo

L'équipe de scientifiques a constaté que la plupart des modèles climatiques les plus en pointe prévoyaient un réchauffement de l'Arctique inférieur d'environ un tiers à ce qu'ont montré leurs propres données. « J'ai été surpris que notre conclusion soit bien plus élevée que le chiffre habituel », a confié à l'AFP Antti Lipponen, l'un des coauteurs. ​Les conclusions de cette nouvelle étude font donc craindre une sous-estimation des modèles climatiques qui prévalaient jusqu'alors.

L'écart pourrait s'expliquer, selon les chercheurs, par l'obsolescence des précédentes modélisations. « La prochaine étape serait peut-être de jeter un oeil sur ces modèles, de voir pourquoi ils ne prévoient pas ce que nous constatons dans les observations et quel impact cela a sur les futures projections climatiques », a expliqué Antti Lipponen.

L'étude a également mis en lumière de fortes disparités selon les zones de l'Arctique observées. Ainsi, le secteur de l'archipel norvégien de Svalbard et celui de la Nouvelle-Zemble, en Russie, se sont réchauffés de 1,25 °C par décennie, soit environ sept fois plus vite que le reste du globe.

Accélération de la montée des océans

Le réchauffement de l'Arctique a déjà des conséquences sur les habitants de la région et la faune locale. Mais il aura aussi un effet plus global, prévient Antti Lipponen : « A mesure que l'Arctique se réchauffe, ses glaciers vont fondre, ce qui aura une incidence globale sur le niveau des mers. » Et d'ajouter : « Cela nous affectera tous. »

Selon le Giec, le niveau de la mer est monté de 20 cm depuis 1900. Or, le rythme de cette hausse a presque triplé depuis 1990 et, selon les scénarios, les océans pourraient encore gagner 40 à 85 cm d'ici à la fin du siècle. La calotte glaciaire du Groenland, qui pourrait approcher du « point de bascule » de la fonte selon des études récentes, contient une quantité d'eau glacée capable d'élever le niveau des océans de la Terre d'au plus six mètres.

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